Tout arrive.
Oui, M. Mélenchon se pose désormais en farouche défenseur de l’institution du mariage. Il l’a déclaré sans ambages lors d’un récent entretien (voir vidéo en fin d’article) où il évoquait à plaisir son concept chéri de « Nouvelle France. » « Je plaide Nouvelle France », se gargarise-t-il. La vieille France, selon lui, est celle qui salope ses arbres, ou quelque chose comme ça. Et de se vanter d’être à même, circulant en voiture, de reconnaître à la seule forme des arbres si l’on a affaire à la Nouvelle agriculture ou la vieille. Personnellement j’envie une telle science. J’en suis modestement resté au stade où, traversant certains quartiers que je ne prendrai pas la peine de situer ou de nommer ici, je suis parfaitement capable de discerner si je me trouve dans la Nouvelle France à la mode Mélenchon ou pas. Je suppose qu’il n’est nul besoin que je vous fasse un dessin…
« Nous n’allons pas dire aux gens mourez dans la Méditerranée, poursuit le guide suprême des Insoumis. On préfère qu’ils soient vivants, qu’ils viennent ici avec nous, épouser nos filles et nos gars et que nos familles prospèrent… »
Vision idyllique. Ne manquent que les violons et la larme à l’œil. Embrassons-nous Folleville, gai, gai marions-nous !
Soit, mais de quel mariage s’agit-il ?
De l’union conforme aux prescriptions à la fois de notre civilisation, de notre histoire, de nos mœurs, de nos us et coutumes, de nos lois ancestrales ? Ou du mariage où la femme n’est guère plus qu’un élément de cheptel polygame burqable à merci, inférieure et soumise à l’homme dans le quotidien de son existence comme dans son statut juridique et social ? Il conviendrait tout de même que M. Mélenchon précise ces choses qui ne sont pas que détails, on en conviendra.
Je m’attendais – naïf comme je suis – à ce que cette exigence d’éclaircissements tombe de la branche féminine de son mouvement où l’on se drape volontiers dans les fanfreluches d’un féminisme des plus avancés. Je pensais que les trois grâces associées de près à la vision du gourou se feraient un devoir de réclamer ces précisions. Trois grâces, dois-je les nommer ? Ce sont Mesdames Panot, Hassan et Aubry. Il est vrai qu’en matière de défense de la femme, elles sont d’une sensibilité plutôt sélective. Le solfège inversé, si je puis dire, où, par exemple, une blanche (violée, tabassée, assassinée) est loin, très, très loin de valoir une « racisée ». Inutile donc d’espérer quoi que ce soit de ce côté-là.
Toujours au cours de ce même entretien, M. Mélenchon se fait une gloire d’être un « agent de subversion migratoire ». Et de reprendre le couplet qu’il avait entonné précédemment, le 13 février 2025, à Angers me semble-t-il, lors d’un meeting. Il y exposait qu’il était de ceux – un Français sur quatre, selon lui – dont au moins un grand père était étranger. Deux dans son cas, revendiquait-il. L’un Italien, l’autre Espagnol.
Et c’est bien là que se niche l’imposture intellectuelle mélenchonienne. En quoi les apports de populations espagnoles, italiennes auraient-ils généré chez nous une modification civilisationnelle substantielle, radicale ? Un exemple. Lorsque Mazarin, le finaud ministre italien de Louis XIII gouverne le pays, en profite-t-il pour instaurer un califat ? Le mariage entre gens de ce versant-ci des Alpes ou des Pyrénées avec des personnes de l’autre versant est-il si différent de l’union entre individus de deux de nos villages ou de nos terroirs ? Les uns et les autres ont été biberonnés à la même conception des choses et des êtres, à la même source métaphysique et spirituelle. Aux mêmes principes de droit. Il y a des différences, c’est certain. L’assimilation des arrivants n’aura certes pas été un long fleuve tranquille. Mais il était patent, il était manifeste, il était évidemment dès avant leur venue que ce qui unissait les uns et les autres était autrement plus important, autrement fort, que ce qui les séparait. Autrement dit, très exactement l’opposé de ce que M. Mélenchon porte avec son projet illusoire et mortifère de Nouvelle France.
Pire encore, à l’entendre il n’y aurait, pour le migrant que deux options : mourir en Méditerranée ou convoler avec une heureuse élue de chez nous. Personnellement, j’en vois une troisième. S’accrocher à son pays, à l’endroit d’où l’on est, et mettre toute son énergie, non pas à ramer et ramer encore dans la grande bleue ou la Manche, mais à œuvrer pour la prospérité de sa terre natale, y promouvoir un progrès social si possible harmonieusement et équitablement réparti. Et, in fine, juste histoire de faire plaisir à M. Mélenchon, y épouser une fille, un gars du cru.